Un vieil orfèvre, envoie son jeune fils effectuer à sa place, le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. Au moment de partir,
le père donne trois pommes à son fils et lui dit qu'en chemin il rencontrera nécessairement pas mal de monde.
Certains, dit-il, voudront avancer en ta compagnie. Avant d'accepter, demande si leur but est bien de parvenir à Compostelle ? Si oui,
ne refuse pas l'accompagnement si la personne te semble honnête et de bonnes mœurs.
Si, en chemin, ce compagnon pèlerin exprime sa soif, tu lui offriras une pomme et resteras auprès de lui. S'il mange entièrement la pomme
sans t'en proposer, je t'affirme qu'à la première occasion, il ne fera pas preuve de solidarité. Si tu tombes malade, il t'abandonnera comme beaucoup le font.
Si, par contre, la personne partage le fruit, fais-lui confiance entièrement car celui-là se souciera de toi.
Si nul ne partage, continue seul, sans compagnon.
Les deux premiers pèlerins que le jeune homme rencontre croquent la pomme sans la partager. Le troisième, par contre, coupe le fruit
avec son couteau et en offre la moitié. Selon les instructions du père, le jeune homme fait promettre accompagnement et assistance mutuelle
au long du chemin. Lors d'une étape, ils arrivent à une auberge tenue par un vieil homme et sa jeune épouse. Le compagnon ne veut pas
s'arrêter là et cherche un autre gîte. Notre pèlerin reste là. Il confie son argent au vieil aubergiste pour qu'il le mette en lieu sûr.
Et celui-ci pareillement le confie à sa jeune femme. Celle-ci remet l'argent à son petit ami et le charge du meurtre du jeune pèlerin.
Quand le lendemain matin, le compagnon vient le chercher, on lui dit qu'il est déjà parti. Comme il ne le retrouve pas, il s'en va voir le prévôt.
Après diverses recherches, on retrouve le bâton et le sac, puis enfin le cadavre dans une citerne.
Sous l'impulsion d'une voix céleste, le compagnon survivant transporte le cadavre jusque Compostelle et là, grâce à l'intervention de Dieu et
de l'apôtre saint Jacques le mort est ressuscité.
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- Quant a l'eglise fu, s'ala devant l'image,
- Pour l'enfant et pour lui offri de bon courage.
- Bone gent, or oiéz, pour saint Pere de Romme,
- S'il vous vient a plaissir, et les vertus vous nomme
- Que Dieus et li bon saint firent pour le preudomme
- Li enfez en l'eglisse suxita, c'est la somme.
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Le scénario est assez semblable dans : Histoire arrivée à deux pèlerins.
Ils se sont fait promesse d'assistance mutuelle en cas de
besoin, pendant leur voyage à Compostelle.
Lors d'une étape, l'un décide de rendre visite à un parent qui habite l'endroit. Il invite son compagnon à l'accompagner et à venir loger
chez ce parent. Le compagnon préfère s'arrêter à l'auberge. L'aubergiste et sa femme pour s'emparer de son bien l'assassinent.
Au matin suivant, son ami pèlerin passe le prendre mais ne l'y trouve pas. Les hôtes affirment qu'il est déjà parti pourtant le bâton et
la sacoche sont toujours là dans la salle.
On interroge le personnel, on démasque les assassins et on les condamne à mort.
Le pèlerin survivant, fait mettre en bière le cadavre de son ami et charge le cercueil sur un mulet.
Parvenu à Compostelle, il fait célébrer une messe et obtient son enterrement sur place.
La nuit suivante le mort lui apparaît pour le remercier :
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- Ces chers pélerins françois,
- Tous deux se promirent la foi,
- De vivre et mourir l'un pour l'autre
- Dans toute adversité,
- Qui viendroit l'un à l'autre
- En leur nécessité.
- Une voix lui dit doucement,
- Tu m'as retiré du tourment,
- Mon Camarade fidèle.
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Deux contre exemples où les pèlerins sont des vauriens ignobles :
Ainsi, dans Les Pèlerins de Saint-Jacques, on a 50 méchants pèlerins, embarqués sur un navire qui subit une grosse tempête.
Terrorisés, ils décident "pour calmer les cieux" de sacrifier l'un d'entre eux et de le jeter à la mer ! Pour choisir la victime, il
faut trouver quelqu'un ayant beaucoup à se faire pardonner...
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- C'est de cinquante pèlerins
- Qui s'en vont à Saint-Jacques.
- Quand ils y fur' bien éloignés
- Dans un navire sur mer,
- Ils ne pouvaient marcher
- Ni avant ni arrière.
- Le plus vieux des cinquante
- Il leur-z-a demandé :
- Y en a-t-il quelqu'un
- Dedans la compagnie
- Qu'ont battu père et mère ?
- S'il y en a dans la compagnie,
- Nous le jett'rons à la mer.
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Au début du poème Lous Roumious de Sént Yacqués nous avons encore un groupe vauriens, mauvais pèlerins de Compostelle.
Ils sont sur un bateau en détresse, au milieu de la tempète.
Ils décident d'ériger une chapelle que tous devront financer. Ils décident, en outre, que si l'un d'entre eux s'esquive et ne participe pas,
il sera mis à mort !
L'un des membres du groupe avoue n'avoir pas le sous et en plus de n'avoir pas eu dans le passé un comportement exemplaire.
On l'attache et on le jette à la mer !
Parvenus à Saint-Jacques, le groupe retrouve le compagnon jeté par-dessus bord.
Il explique que Dieu et la Vierge Marie l'ont aidé et amené à terre.
ASSOCIATION FRANÇAISE des PÈLERINS de SAINT JACQUES de COMPOSTELLE
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- Trés jours aprèts énta Sént Yacqués
- Hélas! moun Dîou !
- Estèc un punt per déouant éts.
- En trés jours éstèc à Sént Yacqués,
- Hélas! moun Dîou!
- Un chic prumé qué lou nabîou.
- Moun Dîou! enfant d'Alièto
- Hélas! moun Dîou!
- Y é qui t'a dounc pourtat aci?
- Lou Boun Dîou et la Sénto Bièrjo
- Hélas! moun Dîou !
- Sount éts qué m'ant pourtat aci.
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